Le Refuge du Plessis Version imprimable

L’association Un Zen Occidental a été créée voici tout juste vingt ans. Pendant toutes ces années, nous avons pratiqué ensemble la voie du Bouddha, nous nous sommes engagés aussi, approfondissant la signification de la compassion dans nos vies.

À présent, notre chemin continue mais d’une autre façon, avec l’achat à l’automne dernier d’une propriété dans le sud du département dans la Sarthe. Nous l’avons nommée LE REFUGE DU PLESSIS du nom du lieu-dit (Le Plessis). L’espace est magnifique avec une faune et une flore encore riches. Notre projet est d’y vivre pleinement la voie du Bouddha, tout en intégrant des pratiques de résilience écologique. Nous nous considérons comme des écosattvas, un terme forgé par l’enseignant bouddhiste américain David Loy : les bodhisattvas (les aspirants à l’éveil) doivent prendre soin non seulement des êtres qui souffrent, mais de la Terre elle-même qui souffre et qui meurt.

Vous pourrez désormais nous retrouver à l’adresse https://lerefugeduplessis.org

Quelques pages :
- https://lerefugeduplessis.org/refuge/ Une présentation du projet
- https://lerefugeduplessis.org/refuge/soutenir/ Vous pouvez nous aider financièrement
- https://lerefugeduplessis.org/refuge/besoins/ Nos besoins
- https://lerefugeduplessis.org/refuge/agenda/ L’agenda
- https://lerefugeduplessis.org/infolettre/ Pour recevoir la lettre d’information

Ce blog restera en ligne, mais tous les nouveaux articles seront à l’avenir postés sur le site du Refuge du Plessis.

Nous vous remercions de votre lecture. Jiun

Le Refuge du Plessis, 20 novembre 2018 Version imprimable

Le Refuge du Plessis Version imprimable

Cher.e.s ami.e.s,

Voici la première annonce officielle de la fondation du REFUGE DU PLESSIS. Vous pouvez la partager.

Je / nous / avons acquis une propriété dans le sud du département de la Sarthe, près de la ville de Château-du-Loir, avec le souhait de créer un espace de vie fonctionnant selon les principes du dharma et de la transition écologique. Le lieu est magnifique avec une une faune et une flore importantes. La propriété est constituée de plusieurs bâtiments dont un ancien moulin et plus de deux hectares de bois, sous-bois et ruisseaux. Les besoins matériels et financiers sont assez importants et d’ici quelques jours nous allons proposer un financement participatif à tous ceux qui se reconnaîtront dans un projet où l’on protège la Terre et tous les êtres qui l’habitent. Ceux qui le souhaiteront pourront même devenir cofondateur du lieu en faisant un «apport associatif» (l’équivalent d’un apport en capital pour les associations). Nous réfléchissons actuellement aux différentes contreparties, mais nous devons tout d’abord créer une association dédiée. Si vous souhaitez recevoir le dossier complet de présentation dès qu’il sera finalisé, écrivez-moi à l’adresse eric [arobase] zen-occidental.net.

Depuis quelques jours, je vis quasiment à temps plein au REFUGE DU PLESSIS en suivant un emploi du temps simple : méditation le matin, méditation le soir, travail de réhabilitation des lieux, cuisine zen et étude du dharma pour le reste. Vous êtes les bienvenu.e.s si vous souhaitez me soutenir dans ma pratique. Je vous demanderai simplement de suivre cet emploi du temps et, si nous ne connaissons pas ou peu, de rester un maximum de deux nuits pour une première visite. Attention, pour les semaines à venir les conditions seront rustiques : pas de toilettes, pas de salle de bain, pas de chauffage, un seul point d’eau, et nous devrons dormir dans la même pièce. Les premiers travaux de réhabilitation entrepris par des artisans locaux s’étaleront entre novembre et janvier. Apportez un duvet chaud, des vêtements et des chaussures pour l’extérieur, des pantoufles pour l’intérieur. Privilégiez le covoiturage ou le train (la gare se trouve à 2 km, 2 heures de Paris).

Je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.

Les mains jointes, Jiun



Bruxelles 13 / 14 octobre 2018 Version imprimable

Cher.e.s ami.e.s,

Je serai à Bruxelles les 13 et 14 octobre 2018 pour animer deux journées, l"une de pratique zen, l'autre sur le bouddhisme engagé et le programme BASE (Bouddhisme Action Sociale et Engagement). Nous serons accueillis par l'Institut Nalanda, près du parc du Cinquantenaire.

Le samedi 13 octobre 2018, journée de méditation zen, de 9 h à 17 h 30 (arrivée à partir de 8 h 30). Participation financière en conscience. Il sera possible de prendre refuge à cette occasion. Institut Nalanda, rue de l'Orme 48, 1030 Bruxelles. Renseignements complémentaires : uzo.luxembourg [arobase] gmail.com

Télécharger le bulletin d'inscription de la journée de pratique zen avec tous les renseignements utiles.

Le dimanche 14 octobre 2018, une journée de pratique, Le bouddhisme engagé, une voie de changement, de 9 h 30 à 16 h 45 (arrivée à partir de 9 h). Participation financière en conscience. Institut Nalanda, rue de l'Orme 48, 1030 Bruxelles. Renseignements complémentaires : uzo.luxembourg [arobase] gmail.com

Télécharger le bulletin d'inscription de la journée avec tous les renseignements utiles.


Je suis heureux de vous voir ou de vous revoir à Bruxelles! Jiun

Le programme BASE Version imprimable


Cher.e.s ami.e.s,

Après la diffusion de l’émission Sagesses bouddhistes ce matin, j’ai reçu de très nombreux courriers électroniques. Beaucoup de personnes souhaitent intégrer un groupe BASE dans leur région, ce qui est merveilleux. Malheureusement, et vous le comprendrez aisément, Jocelyn Mayaud et moi-même (qui sommes les référents de ce programme), ne pouvons animer directement des groupes un peu partout en France.

Un groupe BASE est un groupe autogéré qui réunit des pratiquants du dharma. Au vu des expériences passées, il nous paraît essentiel et déterminant que chaque groupe ait son propre animateur (qu’il ait une réelle expérience du dharma et si possible également une expérience dans l’animation de groupe), mais aussi que l’animateur voire même les participants eux-mêmes aient une formation préalable adéquate. Un groupe BASE n’est pas simplement un lieu de partage ou d’apprentissage de l’action sociale, nous le vivons en effet comme la pratique d’une voie d’éveil. Tout au long du XXe siècle, le bouddhisme engagé s’est essentiellement pensé comme un bouddhisme politisé ou caritatif. Aujourd’hui, il entre dans une nouvelle dimension, où il se pense comme une voie de libération dotée de ses propres exercices et méthodes.

Si donc, vous aussi, vous êtes intéressé.e par ce programme, nous vous recommandons :

1) Tout d’abord, de lire l’ensemble des documents en ligne sur le site bouddhisme-action.net, particulièrement ceux qui sont disponibles sous l’onglet «Le programme BASE». Ils sont nombreux.
2) d’en parler autour de vous et de voir si d’autres personnes seraient intéressées. Idéalement, un groupe se compose de 5 à 8 personnes.
3) de participer à l’atelier le samedi 23 juin 2018 à Paris pour mieux comprendre l’esprit et les pratiques de ce programme. Renseignements (cliquez).
4) Pour toutes celles et toux ceux qui souhaitent se lancer dans l’expérience, de participer aux deux jours de formation à l’animation des groupes BASE qui auront lieu à Paris les 8 et 9 septembre 2018. Renseignements (cliquez). Si vous souhaitez participer à cette formation et que nous ne nous connaissons pas, envoyez-nous une lettre de motivation précisant votre i tinéraire dans le dharma.

Vous pouvez également organiser une journée d’information et de pratique autour de ce programme. À l’automne dernier je m’étais rendu dans plusieurs villes pour animer ce genre de journée. Ce fut un réel bonheur de ressentir l’intérêt d’hommes et de femmes pour le changement et la transition. Je serai ravi de renouveler l’expérience. A noter qu’il y aura une journée à Bruxelles, le 13 octobre 2018. Renseignements à venir.

A noter également que des groupes sont susceptibles de voir le jour en région PACA ou dans le Nord de la France.

Je reste à votre disposition pour répondre à toutes vos demandes d’éclaircissement.

Les mains jointes, Jiun (Éric Rommeluère)

Dans la poche Version imprimable

Mon dernier livre, S’asseoir tout simplement. L’art de la méditation zen reparaît aujourd’hui en édition de poche (dans la collection Points Sagesses aux Éditions du Seuil au prix public de 7 € 30). Dans toutes les (bonnes) librairies de France et du Maine!

L’occasion de relire la postface. Les poètes disaient «l’envoi».

«On néglige trop souvent le rôle de l’éditeur. Depuis le milieu des années 1970, avec la création de la collection «Points Sagesses» notamment, Les Éditions du Seuil se sont imposées comme l’un des acteurs de la diffusion du dharma dans les pays francophones. Elles ont osé et osent toujours la publication non d’ouvrages sur le bouddhisme, mais de livres qui expriment toute la puissance et la beauté du dharma. Quel chercheur de vérité n’a pas dans sa bibliothèque Pratique de la voie tibétaine de Chögyam Trungpa ou bien Esprit zen, esprit neuf de Shunryû Suzuki ? Sans cet engagement indéfectible depuis une quarantaine d’années, le paysage du bouddhisme francophone serait sûrement bien différent aujourd’hui.

L’auteur et l’éditeur sont au service d’une même promesse, le livre doit pouvoir changer le destin de ses lecteurs. Malgré le poids grandissant de la culture du profit, les Éditions du Seuil résistent aux facilités mercantiles et gardent cette précieuse ambition au cœur de leurs engagements. Celle-ci réclame un travail souterrain, invisible, parfois ingrat mais toujours exaltant. Au fil des années, Elsa Rosenberger, éditrice aux Éditions du Seuil, m’a longuement soutenu et encouragé, lisant, biffant, corrigeant notes et manuscrits. Qu’elle soit remerciée ainsi que tous ceux que l’on oublie trop souvent, assistants, préparateurs, correcteurs, graphistes et attachés de presse. Car l’éditeur n’est pas une abstraction, ce sont des hommes, ce sont des femmes qui œuvrent à ce qu’un livre soit autre chose que de simples pages imprimées.»

Le bouddhisme engagé aujourd'hui Version imprimable

Ces derniers mois ont été forts riches en rencontres et en projets initiés, à Lyon, à La Rochelle, à Paris, à Nantes, à Strasbourg et dans d’autres lieux. Beaucoup de personnes aspirent au changement, se soutiennent et œuvrent ensemble.

Toutes ces rencontres, toutes ces attentions partagées m’ont aussi permis de clarifier des questionnements et la signification du bouddhisme engagé lui-même. Si le bouddhisme engagé, en tant que mouvement, a d’abord été une conscience politique puis une pratique sociale et caritative, il entre en effet aujourd’hui dans une nouvelle phase de son développement. Il ne se pense plus comme un simple bouddhisme appliqué (des engagements citoyens ou l’exercice de vertus dans le champ des relations humaines, sociales ou professionnelles) mais comme une voie de libération à part entière, dotée de ses propres pratiques de changement.

Depuis 2013, nous explorons cette voie et ces pratiques novatrices à travers le développement du programme BASE (Bouddhisme, Action Sociale et Engagement). Plus les années passent, plus nous sommes convaincus de sa pertinence pour les temps actuels. Les années 2017/2018 marquent une transition dans notre travail avec la mise en place de nouveaux groupes. J’ai récemment enregistré une émission consacrée au programme BASE pour Sagesses bouddhistes (France 2) qui devrait être diffusée prochainement et qui permettra sans doute d’atteindre d’autres personnes. Comme déjà plusieurs d’entre vous nous sollicitent pour mettre en place des groupes ou simplement témoignent de leur intérêt ou nous soutiennent, nous proposons deux rendez-vous dans les mois à venir :
- Un atelier à Paris le samedi 23 juin 2018 après-midi intitulé «Le bouddhisme engagé aujourd’hui». Cet atelier permettra de faire un tour d’horizon du développement du bouddhisme engagé en France et d’offrir un retour sur les diverses expériences du programme BASE menées depuis 2013.
 Informations et inscription (clic).

- Deux jours de formation à l’animation des groupes BASE les 8 et 9 septembre 2018. Avec le développement des groupes, il nous semble utile de proposer une formation pratique qui permette notamment d’en comprendre les enjeux et d’intégrer les pratiques proposées. La formation est actuellement prévue au Mans (dans la Sarthe), mais s’il y avait beaucoup d’inscrits, nous serions susceptibles de déplacer cette formation, par exemple à Paris. Si vous êtes intéressé(e), inscrivez-vous dès aujourd’hui. 
Informations et inscription (clic).

De nouvelles occasions de se voir ou se revoir, et d’avancer ensemble dans le chemin de la transformation. Je vous remercie de votre lecture et de votre attention.


Jiun (Éric Rommeluère)

Prochains ateliers, prochaines retraites Version imprimable

À noter sur vos agenda, les prochains ateliers, les prochaines retraites que j'animerai ou que je co-animerai :

Le zen et l'art de cuisiner, un atelier-conférence le dimanche 22 avril 2018 à Paris. Lieu et horaires : Atelier Papillon, 80 rue Philippe de Girard 75018 Paris, de 14 h 30 à 17 h 30.  >>>
Renseignements et inscription.

Une retraite résidentielle de pratique et d'étude du zen à Rivière, près de Namur (Belgique) du vendredi 15 au dimanche 17 juin 2018. >>> Renseignements, programme et inscription.


Le bouddhisme engagé aujourd'hui, un atelier-conférence le samedi 23 juin 2018 à Paris. Cet atelier permettra de faire un tour d'horizon du développement du bouddhisme engagé en France et d'offrir un retour sur les diverses expériences du programme BASE menées depuis 2013. Lieu et horaires : Atelier Papillon, 80 rue Philippe de Girard 75018 Paris, de 14 h à 18 h. >>> Renseignements et inscription.


La grande retraite d’été du dimanche 8 au dimanche 15 juillet 2018. Sept jours pleins de pratique du zen. La retraite se déroulera cette année en Seine-et-Marne, tout près de Melun. >>> Renseignements, programme et inscription.


• L'animation des groupes BASE, les 8 et 9 septembre 2018 au Mans (Sarthe). Depuis 2013, plusieurs groupes BASE (Bouddhisme, Action Sociale et Engagement) ont vu le jour en France. Pendant une durée limitée, généralement six mois, les participants expérimentent et approfondissent ensemble l'engagement social dans une perspective bouddhiste. Cette formation pratique à l'animation des groupes BASE permettra notamment d'en comprendre les enjeux et d'intégrer les pratiques proposées. >>> Renseignements et inscription.

Cookies zen Version imprimable

Plusieurs d'entre vous m’ont demandé ma recette de cookies zen, la voici. Elle est fort simple.


Pour une dizaine de cookies :

- 90 g de farine de blé (T65) ;

- 30 g de farine de soja grillé ;

- 2 cuillères à soupe de sucre ;

- 2 cuillères à soupe d’huile de tournesol ;

- 60 ml de lait de soja.


Préchauffez le four à 170°C (chaleur tournante). Dans un saladier, tamisez la farine de blé et la farine de soja. Ajoutez le sucre et mélangez les ingrédients secs. Incorporez ensuite l’huile et le lait de soja. Pétrissez rapidement pour obtenir une pâte homogène. Façonnez des petites boulettes que vous aplatissez avec le creux de la main. Disposez-les au fur et à mesure sur une plaque de four recouverte de papier sulfurisé. Faites cuire à 170° C une quinzaine de minutes. C’est tout!


Pour faire vous-même de la farine de soja, il vous suffit de torréfier des haricots de soja en les faisant griller à feu doux dans une poêle pendant une quinzaine de minutes. Vous les laissez refroidir à température ambiante puis vous les passez au moulin pour obtenir une poudre très fine.

La recette est fort simple, donc. Elle représente pourtant un véritable défi si vous voulez cuisiner de façon responsable. Je me fixe comme principe d’utiliser des ingrédients produits en France selon les normes de l’agriculture biologique. Et très innocemment, je me disais que l’on pouvait trouver facilement du soja bio qui pousse en France! Il suffisait d'aller, par exemple, dans un magasin du réseau Fenouil, la biocoop du Mans, puisqu’on y trouve tout. Et bien non! En plus, je m’étais fixé deux critères supplémentaires : trouver des haricots à haute teneur en protéines et vendus dans un emballage biodégradable. Je souhaite en effet produire mon propre tofu, et puis le Fenouil m’a habitué à acheter les aliments en vrac, et c’est bien. Un bon tofu à la texture agréable requiert des haricots qui affichent un minimum de 42-45 g de protéines pour 100 g de soja. Et là, la recherche tient de la quête du Graal! Dans les circuits ou les enseignes bio accessibles au grand public (du moins à Paris ou en Sarthe, dans le beau pays que j’habite) vous n’en trouvez pas du tout (c’est le cas des magasins du réseau Fenouil) ou bien vous ne trouvez que des haricots de soja venus tout droit de Chine, vendus sous plastique et qui affichent une valeur basse en protéines. Jusqu'à présent, je n'avais trouvé que du soja bio de Touraine vendu par M. Hirai à Tours, mais la teneur est basse en protéines. Parfait pour la farine, mais non adéquat pour le tofu.

J’ai discuté cette semaine avec quelques producteurs bio car je ne comprenais pas. En fait, personne ne s’est lancé dans une production destinée à la vente au grand public, il n’y a tout simplement pas de marché, trop peu de gens consomment des haricots de soja en France. En plus, il semble difficile de produire facilement sous nos latitudes des variétés à très haute valeur protéinée. J’ai trouvé un sympathique producteur bio disposé à me vendre quelques kilos de la variété Hertza pzo (42-43 g de protéines pour 100 g de soja) qu’il cultive. Mais je dois aller à la ferme. 


Bon, je ne désespère pas. Si vous connaissez des lieux où l’on peut acheter des haricots de soja bio, français, d’une variété à haute valeur en protéines, n’hésitez pas à me signaler. Le Graal existe peut-être, après tout!

Zuiôji Version imprimable

En 1988, je fis ma première retraite de méditation au Japon au monastère zen de Zuiôji qui se trouve dans l’île de Shikoku. Je me souviendrais toujours du premier repas servi dans la retraite. Au menu : juste du riz et des pommes de terre cuites à l’eau. Sans doute que le cuisinier n’avait rien d’autre ce jour-là. C’était horrible, les moines japonais mangent très vite et à peine avais-je commencé qu’ils avaient déjà fini leur bol. J’avais eu droit à une grande plâtrée et plus je mâchais, moins j’arrivais à ingurgiter. En attendant que je termine de manger, les moines s’étaient mis à méditer, mais je sentais bien qu’ils souriaient tous du coin de l’œil. Ah, ces étrangers, se disaient-ils sûrement!

Quelques temps après, je fis ma seconde retraite de méditation au Japon au monastère pour femmes de Nagoya. Je me souviendrais toujours du premier repas qui ressemblait plus à une dégustation gastronomique qu’à un repas zen tel qu’on l’imagine, plutôt frugal. On mangeait dans la salle de méditation de façon traditionnelle, assis les jambes croisées sur de longues estrades, mais les plats défilaient, tous plus raffinés les uns que les autres.

La pratique du dharma va à rebours de tous nos fonctionnements ordinaires, toujours dictés par nos désirs et nos préférences personnelles. L’étudiant de la voie pratique l’acceptation inconditionnelle. C’est succulent, parfait! C’est raté, parfait! Il n’y a que trois sortes d’ingrédients qu’il ne consomme pas : les compulsions, les frustrations, les illusions, tout ce qui se compose nos menus quotidiens, mais il le sait, le cuisinier lui a préparé bien d’autres choses.

Photographie : la salle de méditation du monastère de Zuiôji, reconnaissable entre toutes. C’est le seul temple au Japon où l’on suspend les bols à une baguette de bambou pour les faire sécher.


 

Dans une bouchée Version imprimable

La cuisine zen n’est pas une forme de diététique orientale comme peut l’être l’ancienne diététique chinoise ou la macrobiotique japonaise. On n’y parle ni de yin ni de yang, ni d’aliment chaud ni d’aliment froid. Certes, cette cuisine puise dans le fond chinois en combinant dans un même menu cinq couleurs, cinq saveurs et cinq modes de préparation, mais les cinq saveurs sont plutôt les saveurs réelles que les qualités dites acide, amère, sucrée, piquante ou salée des aliments dans la diététique chinoise (dans cette thérapeutique, la saveur des aliments ne se confond pas avec leur goût réel ; un aliment est dit acide, par exemple, par son influence sur tel organe).

La cuisine zen n’est même pas une forme d’alimentation, disons plutôt une pratique d’éveil. L’hôte et l’invité - le cuisinier et le pratiquant - développent, repas après repas, des qualités, l’un en préparant à manger, l’autre en mangeant. Leurs pratiques se rencontrent dès la première bouchée. La question n’est pas : est-elle bonne au goût, est-elle bonne pour la santé, mais est-elle bonne pour l’éveil ? Mieux, une bouchée suffit-elle pour s’éveiller ?

Les principes qui guident cette cuisine sont toujours dictés par le dharma, non par des considérations diététiques. Le cuisinier n’utilise pas de viande ni de poisson car il s’efforce de pratiquer l’amour et la compassion illimités. Bien sûr, il fera en sorte de ne pas donner d’aliment contaminés, que ce soit par des substances qui endommagent le corps ou par des états émotionnels négatifs (l’avidité, la haine et l’ignorance).

J’essaye de mettre en pratique ces principes, par exemple en ne choisissant pas les légumes que je prépare. Pourtant, j’ai bien choisi les producteurs, il s’agit de paysans sarthois qui s’efforcent de prendre soin de la Terre et qui ont choisi de se constituer en amap (association pour le maintien de l’agriculture paysanne). Je les connais, je les vois, je sais leurs peines et leurs joies, je sais leurs difficultés financières, je sais leur terre caillouteuse et difficile à cultiver. En mangeant de la sorte, je n’ingurgite au fond que leurs efforts infinis de me soutenir dans ma pratique. Chaque semaine, ils me donnent des légumes, parfois peu, parfois beaucoup, en fonction des aléas climatiques et des récoltes. S’il y a peu, je fais une soupe claire, s’il y a beaucoup, une soupe épaisse. Leur offrande est une invitation : Serais-je suffisamment inventif pour faire résonner ce souci du monde, peu importe le légume, qu’il soit abîmé ou non ?

Un simple menu de saison Version imprimable

De temps à autre, je propose des ateliers de cuisine zen. J’adapte les recettes traditionnelles des cuisiniers zen d’antan à nos produits et à nos légumes. Hier, nous avions une journée d’étude et de pratique sur le thème bouddhisme et végétarisme. Pour l’occasion, j’ai préparé un simple menu de saison.
- Un riz au millet ;
- une soupe de courge butternut cuite dans un bouillon d’algues ;
- des choux de Bruxelles mijotés ;
- des rouleaux d’épinards marinés ;
- une salade de mâche et de noix avec quelques betteraves saumurées et des petits navets rôtis au miso ;
- un blanc-manger à la lavande accompagné de son macaron.
100 % bio, 100 % végane, 100 % amour, 100 % zen! Mais au fond, n'est-ce pas la même chose ? Un grand merci aux participants.